La culture et la récolte du riz
En Europe, le riz est semé au printemps après la préparation du terrain à la fin de l’hiver (parfois certaines opérations sont effectuées en automne).
Le cycle du riz se poursuit environ sur 5/6 mois, ainsi il est récolté en automne. Le riz est d’abord coupé puis ses grains et sa plante sont séparés par voie mécanique.
À partir de la mi-février, plusieurs opérations se suivent, selon les conditions météorologiques et en suivant les étapes ci-dessous :
Fin février - début avril
Durant cette période différentes phases sont prévues pour la préparation du terrain afin de recevoir le semis du riz:
Réfection, le cas échéant, des diguettes en terre nécessaires pour maintenir l’eau dans les parcelles à différents niveaux.
Labour du terrain avec les charrues afin d’aérer la terre et remise en surface des éléments nutritifs nécessaires aux végétaux. Cette opération est effectuée à l’aide de tracteurs, qui depuis les années 60 ont complètement remplacé les animaux (chevaux et bœufs).
Herser la terre pour casser les grosses mottes formées avec la charrue et rendre plus fine la matière du sol.
Renivellement du terrain si nécessaire, surtout si des diguettes ont été éliminées. Cette action est importante afin d’améliorer le rendement des activités qui vont suivre. Elle est aujourd’hui effectuée plus fréquemment, car le développement technologique a permis l’usage des godets téléguidés par laser afin d’établir le niveau nécessaire
Avril
Durant cette période a lieu l’inondation des parcelles.
L’eau est envoyée dans les terrains de manière partielle et par zones précises. Il n’est pas possible d’inonder simultanément toutes les parcelles en raison de la pénurie d’eau. En effet, elle provient des glaciers et dépend donc de la quantité de neige en montagne.
Afin d’établir le traitement préventif contre les mauvaises herbes, la première inondation du terrain est faite quelques jours après par l’évacuation de l’eau laissant la terre humide et favorisant ainsi la poussée des herbes.
Lorsque l’herbe a poussé (en général deux semaines après l’évacuation de l’eau) les opérations de traitement chimique sont effectuées avec herbicide avant le semis du riz.
Mai
Remise en inondation des terrains afin de semer le riz qui sera éparpillé sur la parcelle dans l’eau.
Quelques jours après le semis, les grains sont imbibés d’eau et enfoncés dans la boue. Il n’y a donc plus de risque qu’ils soient mangés par les animaux.
Ensuite, le niveau d’eau est réduit pour avoir la disponibilité ailleurs et limiter la probabilité de formation des mousses en suspension qui peuvent empêcher le riz de pousser.
Cette réduction d’eau a un autre avantage, surtout lorsque la racine des grains ne s’est pas encore fixée à la terre. En effet, le vent pourrait créer des vagues et ainsi déplacer les grains de riz vers les coins et le long des diguettes de la parcelle.
Juin - Juillet
Le riz pousse sur sa tige jusqu’à la formation de l’épi au sommet. Il est composé de caryopses contenus dans la glumelle.
Les épis se forment fin juillet, ensuite, les caryopses se remplissent pour constituer la graine interne.
Pendant la première période, si cela est nécessaire, une opération de repiquage des plants est effectuée dans les zones où le riz n’a pas poussé pour différentes raisons.
C’est la période du nettoyage des mauvaises herbes qui pourraient nuire au développement du riz.
Jusqu’aux années 60, l’enlèvement des mauvaises herbes était effectué à la main par la population locale mais en particulier des régions voisines du Piémont et de la Lombardie.
Dans les années 70 et 80, l’exploitation de la main d’oeuvre pour enlever les mauvaises herbes se réduit de plus en plus pour laisser place aux herbicides chimiques sélectifs. Par la suite, d’autres techniques ont remplacé les produits chimiques utilisés pendant la croissance du riz et notamment les procédures d’inondation des rizières (comme expliqué plus haut).
Août
Le riz vit sa période de maturation. A l’intérieur du caryopse, dans les épis, se forme la graine et lorsque le grain sera bien jaune, la récolte commencera.
Durant cette période, bien que désormais très rarement, nous pouvons voir des personnes intervenir dans les champs pour éliminer des herbes et du riz sauvage. Celui-ci a une maturation précoce et perd ses graines avant la récolte ce qui infecte le terrain de cette semence.
Septembre - Octobre
Nous sommes dans la période de la récolte, le riz est ramassé au fur et à mesure de sa maturation.
Des moissonneuses-batteuses sont utilisées pour couper la plante et séparer mécaniquement les grains de la tige directement dans le champ. Les plantes sont laissées sur le champ sous forme de paille entière ou le plus souvent hachée servant d’engrais pour la saison prochaine.
Jusqu’aux années 60, la récolte s’effectuait à la main (les moissonneuses batteuses n’avaient pas encore fait leur apparition). Durant cette époque le riz était coupé à la main avec la faucille. Les tiges récoltées formant des gerbes étaient ensuite amenées à la ferme pour être passées à la batteuse afin de séparer les grains de la paille. Bien avant, cette opération était effectuée avec une action mécanique de frappe sur les épis (méthode encore utilisée pour les semences).
Le riz, désormais en grains est transporté dans la zone de séchage. Grâce à des installations spécifiques, le riz est séché jusqu’à obtenir un taux d’humidité d’environ 13% afin de s’assurer de sa conservation et de la possibilité du traitement mécanique permettant sa transformation.
Dans les systèmes de séchage, le riz est disposé à faible épaisseur sur des étagères à travers lesquelles passe de l’air chaud qui, au fur et à mesure, réduit l’humidité des grains. Avant l’introduction de cette méthode, le riz était déposé sur une surface goudronnée et éparpillé en faible couche le matin pour un séchage au soleil et entassé le soir. Cette opération se répétait pendant plusieurs jours jusqu’à ce que le grain soit dans de bonnes conditions.
Jusqu’aux années 60-70, une partie de la récolte était conservée pour les semences de la saison suivante. Les grains devaient être conservés à une humidité de 14% afin d’éviter le séchage des embryons. Actuellement les semences sont préparées en laboratoire pour un meilleur rendement mais sans intervenir sur la matière biologique (pas de traitement OGM).